HÔTEL DE LA POINTE DE MOUSTERLIN
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A la pointe de Mousterlin, en ce début de XXe siècle, la plage et le bord de mer étaient occupés par des travailleurs tantôt pêcheurs tantôt paysans qui, le dos inlassablement courbé, ramassaient du goémon. Cette récolte, qui s’organisait de mai à octobre, nécessitait beaucoup de main d’œuvre, et mettait à contribution des familles entières. En effet, après le ramassage, il fallait répandre ces tonnes de goémon sur les dunes ou dans les champs pour les faire sécher au soleil. Enfin, les algues étaient stockées puis acheminées vers leurs destinations : l’épandage pour les cultures, la fabrication de produits pharmaceutiques…

En cas de pluie - et cela arrive parfois dans nos régions – le goémon devait être immédiatement protégé pour éviter le pourrissement. Soit on le recouvrait de grandes bâches en tissu soit on l’abritait dans un bâtiment.
C’est en 1913 qu’André Le Goff eut donc l’idée fort pertinente de construire à la pointe de Mousterlin une remise destinée au stockage des algues. Elle constitua également un relais pour les goémoniers avant de devenir un hôtel.

Une ambiance bien conviviale à l’heure de l’apéritif !
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Juste avant la guerre, sa fille Marie Le Goff prit le relais à la direction de l’hôtel.
Elle connaîtra des débuts pour le moins difficiles…
Cette année 1940, tout était fin prêt pour accueillir les premiers touristes espérés en dépit de
la situation préoccupante du pays.
Mais le 20 juin 1940, les occupants allemands arrivèrent à Mousterlin. Bien vite, ils réquisitionnèrent l’hôtel comme on pouvait s’y attendre. Ils ne laissèrent que deux chambres et le bar à Marie Le Goff !
Cette situation inacceptable ne permit pas une cohabitation pacifique. Alors que des soldats allemands jetaient par les fenêtres lits, matelas et autres objets divers, madame Le Goff quitta précipitamment les lieux avec sa petite famille pour se réfugier chez un voisin à 500 mètres de là. Les Allemands continuèrent à détruire progressivement l’hôtel en faisant feu de tout bois (au sens propre !). On ne put sauver que le vin qui fut subrepticement déménagé de nuit vers une autre propriété. À la libération, en 1944, il ne restait que les murs.
Il a fallu reconstruire, réparer, réaménager… Ce fut fait avec tant de vigueur qu’en 1949, l’hôtel fut affilié « Logis de France », sorte de label garantissant une prestation hôtelière de qualité. 
En 1968, Annick reprit le flambeau et perpétua donc la tradition familiale.
La pointe de Mousterlin devint un lieu touristique où les estivants revenaient volontiers d’une année sur l’autre. Il faut bien dire que les le cadre naturel a beaucoup de charme avec les marais, les immenses plages de sable blanc, les couchers de soleil magnifiques qui font scintiller la mer et ces cordons dunaires enchanteurs.
En 1996, Gwénola incarna la quatrième génération à la tête de l’hôtel bientôt centenaire. Depuis, elle assure avec son mari la pérennité de l’entreprise familiale
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C’est le grand-père Le Goff qui doit être fier de voir ce qu’est devenue sa petite idée pour entreposer le goémon !

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Coucher de soleil à Mousterlin en avril 2010
-Merci à Gwenola Bayes pour son autorisation d’utilisation des photos de l’hôtel.
Merci à Jean-René Canevet pour les éléments historiques concernant l’occupation allemande à Mousterlin. Si le sujet vous intéresse, je vous invite à lire son ouvrage « La guerre 1939-1945 à Fouesnant » très richement documenté.
Arnaud et Nicole LE PAGE
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