Histoire de Concarneau (29)
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C'est autour du IVème siècle que des religieux attirés par la sauvage beauté du site, édifièrent de leurs mains un prieuré sur l'îlot alors inhabité qui, aujourd'hui est devenu la «Ville Close» de Concarneau. Parce que la petite bourgade de Concarneau (en breton konk kenev) était « plus avantageusement située pour la défense qu'aucune autre ville de Bretagne» une garnison s'installa en ces lieux jusque là voués à la prière.
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Photos Nicole Le Page
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Dès la Préhistoire, une population de pêcheurs occupe l’îlot rocheux, village qui jusqu’au Xe siècle n’est défendu que par des fossés surmontés de palissades…
Au XIVe siècle, la ville est fortifiée et devient 4e place forte de Bretagne ; en 1373, après trente années d’occupation anglaise, Duguesclin rend la ville au Duché de Bretagne. En 1451, les murailles sont reconstruites et en 1491, le mariage d’Anne de Bretagne avec le roi de France fait de Concarneau une place royale.
Depuis, l’aspect extérieur des fortifications est pratiquement le même, mis à part la porte du Passage, élargie en 1785 et le beffroi, construit au début du XXe siècle.
Jusqu’à la Révolution, Concarneau comptait, en plus de la garnison, une population de pêcheurs qui armaient quelques dizaines de chaloupes. Elle commerçait un peu de vin et de blé. Le poisson était pressé, séché et envoyé par charrettes aux villes de l’intérieur.
En 1795, on compte 300 embarcations, mais cette relative aisance est stoppée par les guerres de l’Empire et le blocus des côtes. Il faut attendre 1851 et l’apparition des premières conserveries pour que le niveau de vie s’élève à nouveau.
En 1900, on compte trente usines employant 2 000 ouvrières sur une population de 7 000 âmes. En 1905, la disparition des grands bancs de sardines plonge la flottille de 800 chaloupes dans un grand désarroi. L’œuvre des Filets Bleus est créée à cette époque pour venir en aide aux familles de pêcheurs les plus démunies, par un groupe d’écrivains et de peintres installés à Concarneau. Ceux-ci sont à l’origine du groupe artistique de la ville qui s’est développé autour du quartier de la Croix.
Après la première guerre mondiale, les petits bateaux cèdent la place aux pinasses pontées et le moteur supplante peu à peu la voile. On pratique alors la pêche au chalut toute l’année et, en 1925, on décide l’aménagement de l’arrière-port. Pendant l’occupation allemande, de gros chalutiers repliés de Boulogne et Lorient marquent le début d’une génération de bateaux de haute mer.
De son histoire, Concarneau a su conserver un riche patrimoine architectural : fortifications, maisons à pans de bois, maisons à pignon… Au fil des ruelles Concarneau livre tous ses trésors et ses histoires.
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Derrière les soldats arrivèrent les marchands. Au recueillement méditatif des premiers occupants succéda la bruyante activité d'une population souvent peu recommandable dont un chanoine de Quimper a dit en son temps: « Si quelqu'un a assassiné, ou fait quelque mal, ou ravi fille ou femme, Concarneau est sa retraite».
De son passé de «forteresse de la mer» la «Ville Close» de Concarneau a gardé ses magnifiques remparts élevés aux XIVème et XVème siècles. Le timbre émis par l'Administration des P.T.T. montre l'importance de ces fortifications. Du Guesclin s'y couvrit de gloire en expulsant les Anglais qui s'y étaient retranchés. Durant les guerres de religion les Calvinistes parvinrent par surprise à s'emparer de la place forte, mais les troupes royales les en délogèrent et Henri IV reçut, au printemps 1594, les clés de la ville reconquise.
A la demande de Louis XIV, Vauban entreprit d'importants travaux à Concarneau. II construisit des plates-formes pour l'artillerie, y aménagea des tours et ajouta à la pointe ouest de 1 île un «château» qui depuis plus de trois siècles surveille l'entrée de la «Ville Close».
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Concarneau a su s'adapter à toutes les techniques de la mer. Sans abandonner la pêche à la sardine, la ville est devenue le premier port thonier de France. En 1939, son port se classait au neuvième rang; il occupe actuellement la troisième place. Sa flotte n'a cessé de se moderniser.
Aux lentes «pinasses» couvertes de filets bleus ont succédé les «dundees» élégants et rapides et les puissants chalutiers. Les installations à terre comptent parmi les plus rationnelles réalisées en ce domaine et l'organisation du marché aux poissons est un modèle du genre.
Les touristes qui s'émerveillent devant les échauguettes, les créneaux et le chemin de ronde des remparts de la «Ville Close», qui s'ébattent sur les plages des Sables-Blancs, ou qui accourent en rangs pressés pour assister à la célèbre fête des Filets Bleus, doivent aussi savoir que Concarneau est une ville savante, fière de posséder avec son « laboratoire de zoologie et de physiologie maritimes», une dépendance du prestigieux Collège de France.
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http://filetsbleus.free.fr/ www.tourismeconcarneau.fr/
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