Le décès de M. Bénac survient à Paris le 20 octobre 1937, suite à une chute malencontreuse à Menton. Une embolie a raison de cet homme énergique et encore en pleine activité. Ses obsèques sont célébrées à Beg-Meil le samedi suivant dans sa propriété de Kerengrimen, en présence de la famille, de quelques amis et des employés de la propriété. Ce sont les employés qui portent le corps dans le caveau funéraire de la chapelle où se trouvait déjà son fils Jean. Le Chanoine de Boissieux célébre les obsèques. Quant à Mme Bénac elle décédera à la villa Keraël en 1949 et sera également inhumée dans la chapelle.
Quatre siècles séparent les deux édifices catholiques. Bien que le terme de « croix » soit le plus communément employé pour désigner le monument de Kerengrimen, il s’agit pourtant bien d’un calvaire car il représente une scène de la Passion avec son crucifix. Celui de Kerberien s’apparente à une « croix de chemin ».Une marche supplémentaire, démesurément haute, est observable à Kerengrimen. Il a peut-être été reconstruit hâtivement et ses fondations ne sont pas aussi profondes qu’elles auraient dû être… Le style de la croix de Kerberien est dépouillé et moderne. Cependant, il est évident que des similitudes avec le calvaire de Kerengrimen ont été recherchées : même hauteur, mêmes formes, orientation identique… Peut-être fallait-il apaiser le courroux de quelques âmes ? Seuls les descendants de la famille Polaillon pourraient nous renseigner.
Encore des vérités à découvrir...
Deux éléments nous indiquent que tout n’a peut-être pas été dit sur les péripéties du calvaire de Kerengrimen.
Tout d’abord, si l’on observe attentivement un plan serré de cette carte du Ministère de la Guerre d’environ 1820, on y voit un carrefour planté d’une petite croix rouge dénommé « Croas K Berien » (Croix de Kerberien).
Or, cet endroit me semble être l’actuel rond-point de la route de Beg-Meil qui permet de bifurquer vers le Cap-Coz ou le lotissement de Lespont.

Et puis il y a des informations à confirmer. Une croix aurait été déplacée suite à l’élargissement de la route de Beg-Meil en 1953… Il y aurait eu deux croix jumelles de part et d’autre de la route… Nous sommes à l’écoute de tous les renseignements que vous pourriez nous fournir sur ce sujet.
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Document : Arnaud Le Page
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