Cofondatrice et animatrice des Mercredis musicaux, rendez-vous plébiscité par des dizaines de musiciens amateurs, Nicole Hardy aime avant tout transmettre et partager avec les autres. À Concarneau, la Franco-anglaise a trouvé son petit bout de Paradis.
On n'échappe pas à son destin. Petite-fille, fille et soeur d'enseignants, Nicole Hardy ne pouvait faire exception à la règle. Mais elle ne s'en plaint pas. Bien au contraire... Durant 37 ans, en Angleterre, elle a enseigné la langue d'Aragon avec un bonheur inégalé.

Parcours de vie. Nicole Hardy musique au coeur. |
Les odeurs de la cour de récré
Originaire de Poullaouën (29), la Concarnoise d'adoption est pratiquement née dans une salle de classe. Directrice de l'école complémentaire des filles, à Scaër et professeure de français, sa mère dispose d'un logement de fonction. Elevée au sein de l'établissement scolaire, Nicole connaît par coeur les parquets qui craquent, les dessins sur les tables en bois, les odeurs de la cour de récré. «Mes parents n'envisageaient pas, pour mes frères et moi-même, autre chose qu'une carrière d'enseignant», affirme-t-elle. «Nous avons été élevés en ce sens». Pour offrir à leur fille la meilleure éducation possible, les parents Tosser l'inscrivent, dès l'âge de 11 ans, au lycée Brizeux de Quimper, très réputé déjà. «J'y ai des souvenirs formidables. J'ai d'ailleurs gardé un contact étroit avec mes amies de l'époque».
Pionniers européens
Après deux ans de classe préparatoire à Brest, elle passe une licence d'anglais à l'UHB, en 1968, année de légende, puis s'envole pour les States, à Houston où, grâce à un échange universitaire, elle approfondit ses connaissances. «C'est là-bas que j'ai rencontré mon premier mari, un Anglais», précise-t-elle. Un an plus tard, au lieu de rentrer en France, elle s'établit dans une ville du sud de l'Angleterre, où elle enseignera le français, dans le secondaire, pendant dixans. «Ce n'était pas facile», avoue-t-elle. «Les jeunes Anglais ne voient pas l'intérêt d'apprendre une langue étrangère. Ils n'étaient pas motivés». Nicole retrouvera le goût du partage et de la transmission avec les étudiants de l'Université de High Wycombe, qu'elle accompagnera jusqu'à la fin de sa carrière. «C'était l'envol des langues étrangères. Avant même le programme européen Erasmus, High Wycombe envoyait ses jeunes en France, en Italie, en Espagne, recrutait dans les salons étudiants de Lille et de Paris. Nous étions des pionniers», s'enthousiasme-t-elle encore.
Européenne avertie
Aujourd'hui, la situation en GrandeBretagne a bien changé. En très peu de temps. De pratiquement gratuits, les frais d'inscriptions demandés par les universités sont devenus exorbitants. Nicole s'inquiète d'ailleurs de cette évolution qui pénalise de nombreuses familles. Aujourd'hui retraités, Européens dans l'âme et dans les faits, Nicole et son mari Keith se partagent désormais entre Concarneau et Windsor, traversent le Channel comme les oiseaux migrateurs. Et parce que tous deux aiment la convivialité et le partage, ils animent, depuis quatre ans, les Mercredis musicaux, un rendez-vous «successful», incontournable pour les musiciens et chanteurs amateurs.
Isabelle Calvez - Le Télégramme.
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